« Il faut apprendre à vivre ensemble comme des frères,

sinon nous allons périr ensemble comme des imbéciles »

Martin Luther King.

Parsemer la bienveillance dans un contexte difficile

Dans un monde et une société fragilisés et questionnés par :

  • les crises climatiques ou politiques
  • les conflits ethniques ou religieux
  • une crise des institutions, des élites et de la représentation démocratique,
  • l’affaiblissement de la famille, et du rôle de l’école,
  • le consumérisme de masse et  un ascenseur social en panne : (enrichissement d’une partie de la population versus la paupérisation et le surendettement)
  • une crise identitaire : perte de sens et de repère, perte de confiance, délitement du lien social

Chacun peut, un jour, être confronté :

  • au renoncement et au laisser-aller
  • à la perte de confiance, à la perte de l’estime de soi
  • à l’isolement et au repli sur soi
  • au rejet des autres et de toutes les différences
  • à la violence, des autres ou contre les autres et envers soi-même

Des signaux alertent les pouvoirs publics :

  • des relations de plus en plus conflictuelles au sein de la famille ou à l’école
  • l’impuissance des enseignants et des parents qui se sentent « dépassés »
  • des jeunes accros aux écrans où se déverse une violence sans filtre
  • une violence qui déborde et s’exprime, d’abord par les mots, puis par les gestes et qui gangrène peu à peu toutes les sphères du quotidien : la famille, les amis, les bénévoles de nos associations, le sport, les guichets du service public…

De ces constats et d’une forme d’impuissance à changer et réformer notre société (Cf. mouvements contestataires des gilets jaunes), est née une volonté d’apporter, en local, quelques réponses par la mobilisation d’acteurs de terrains et par la promotion de la non-violence.

Le concept de non-violence pour construire des relations équitables et apaisées

La non-violence, c’est d’abord le respect de soi et d’autrui. Elle peut se résumer par la formule: «Ni hérisson, ni paillasson!» Ne pas blesser, ne pas se laisser piétiner. La non-violence refuse la violence : la mienne et celle dont je suis témoin. Au contraire du système «gagnant-perdant» qui prévaut dans nos sociétés, la non-violence privilégie le système «gagnant-gagnant».

L’action peut être individuelle ou collective. Elle est, entre autres, centrée sur la résolution des conflits. Plutôt que de les fuir, la non-violence propose d’apprendre à les gérer en tenant compte des sentiments, des besoins et des valeurs de toutes les parties. Les règles communes sont définies de manière à satisfaire les uns et les autres. Elle permet ainsi de vivre les conflits comme des occasions de construire des relations plus justes et plus équilibrées.

En faisant face au conflit et en refusant la légitimité accordée à la violence ou en dénonçant ses causes, la non-violence s’oppose à la lâcheté. Elle exige ainsi beaucoup de courage et surtout d’agir au plus près de sa conscience. Si la violence recherche la justice et la liberté («Si tu veux la paix, prépare la guerre»), la non-violence y parvient concrètement par la négociation, en rompant avec la spirale de la violence.

La non-violence est d’abord une attitude. Elle consiste, entre autres, à reconnaître notre agressivité et à l’utiliser comme potentiel de lutte pour la vie (coopération, justice, solidarité) et non en potentiel de destruction (système gagnant-perdant). De nombreuses pistes et actions rendent possible l’apprentissage de la non-violence afin de la vivre, et de l’expérimenter au quotidien. La non-violence est aussi une méthode d’action, dont les modes sont multiples. En tant que moyen de résolution des conflits, la non-violence est un outil de luttes sociales et politiques.

Les premières actions réalisées

Le projet des « écrans en conscience »

Face aux dangers de l’usage excessif d’écrans pour les enfants, plusieurs actions ont été menées sur le territoire de Decazeville Communauté, pour sensibiliser enfants et parents dans le cadre du projet « écrans en conscience ».


Les conférences de Jean François Bernardini

Jean-François Bernardini, leader du groupe I Muvrini et de la fondation Umani, a répondu à l’invitation des acteurs locaux du projet « Graines d’humanité » porté par Decazeville communauté, le centre social CAF, l’Ifman et le Man Aveyron.

Il a donné deux conférences sur la non-violence, le matin à destination des grands collégiens et lycéens et, le soir, auprès du grand public.

La violence n’est pas une fatalité.

C’est à partir de ces mots que Jean-François Bernardini a donné le ton de ses conférences à l’espace Yves-Roques à Decazeville. À partir de sa propre expérience, il a évoqué tour à tour la sagesse populaire, les témoignages recueillis depuis maintenant près d’une dizaine d’années ou encore des figures emblématiques comme Gandhi ou Rosa Parks, ou encore le mur de Berlin qui tombe sans une goutte de sang.

La non-violence est donc possible ! Ce n’est pas une preuve de lâcheté ou un manque de courage. C’est au contraire une résistance sans violence marquée par la maîtrise de soi, le contrôle de ses émotions et une autre réponse que la violence, qu’elle soit d’ordre physique, morale ou intellectuelle.

À partir d’exemples, d’arguments et d’histoires vraies, le « Gandhi corse » a démontré qu’il est toujours possible de régler un problème par le dialogue :

Notre cerveau est le plus puissant ordinateur de la planète et il nous appartient de le programmer. Nous sommes capables du meilleur comme du pire. N’acceptez pas tous les nombreux virus et mensonges qui passent.

Pour cela, Jean-François Bernardini propose des techniques avec plusieurs préalables tels qu’écouter la souffrance de l’autre, réhabiliter le conflit, se connaître, ne pas être spectateurs, vaincre l’injustice…

Il s’attache aussi à présenter deux peluches, l’une chacal, l’autre girafe. Une référence aux travaux de l’Américain Marshall Rosenberg sur la communication non-violente.

Les 400 élèves des collèges de Paul-Ramadier, Jean-Jaurès, Sainte-Foy et lycée La Découverte comme les 250 adultes en soirée restent conquis par l’idée véhiculée. Une belle rencontre qui donne à réfléchir sur les possibles lendemains de la vie en société, comme « un équipement de vie, l’outil du XXIe siècle, un pas vers une citoyenneté responsable. »


La promotion du langage girafe

La Communication non violente®, (ou CNV), est un outil de communication, principalement verbal, qui peut servir à la résolution de conflits entre deux personnes ou au sein de groupes. C’est aussi une méthode visant à créer entre les êtres humains des relations fondées sur l’empathie, la compassion, la coopération harmonieuse,  le respect de soi et des autres. Ils font l’objet d’une marque déposée sous l’appellation de Communication non violente.

L’apparition en France de la CNV®, date de quelques années seulement, suite aux conférences d’un ancien avocat Thomas d’Ansembourg, auteur du célèbre « Cessez d’être gentil, soyez vrai« .
La méthode connaît depuis un retentissement important.

La CNV® nous incite à chercher avant tout à assumer la responsabilité de nos choix et à améliorer la qualité de nos relations avec les autres et avec nous-mêmes. Elle est efficace même lorsque la personne ou le groupe en face de nous ne connaît rien du processus. La démarche CNV® peut être utilisée dans le but d’améliorer l’efficacité de la relation d’aide et d’accompagnement individuel ou collectif, le coaching, les médiations dans la sphère éducative, sociale ou familiale. Elle est également et surtout très utile dans la gestion de confits.

Une brochure synthétique permettant d’aborder le « langage girafe » a été éditée et distribuée par Decazeville Communauté dans les écoles et collèges du territoire.

Nous remercions l’auteure du blog « Apprentie Girafe » pour l’autorisation de publication de ces illustrations dans notre guide.

Des formations ont également été dispensées à des acteurs du service public , des associations, des APE et des personnels d’établissement.

Une partie de l’équipe du projet autour de la table et notre peluche Totem « Gigi, la bienveillante ».

Plus de 160 girafes, véritable symbole du langage girafe, de la CNV et de la bienveillance en général, ont trouvé leur place au sein des classes du territoire et auprès des professionnels sensibilisés au projet.


Les cafés parentalité

Le Café Parentalité est un espace gratuit ouvert à tous les parents qui souhaitent s’informer, échanger et/ou débattre autour de questions éducatives et de préoccupations parentales.

Cet espace convivial permet d’échanger entre parents et de partager votre quotidien. Chaque soirée est animée par un professionnel.


Une conférence autour des neurosciences

« Les émotions dans le développement cérébral de l’enfant et de l’adolescent » avec Christelle Gavory le 6 mai 2019.

L’éducation est l’arme la plus puissante que vous pouvez utiliser pour changer le monde. Nelson Mandela

L’apprentissage émotionnel commence en très bas âge, alors que l’enfant découvre une vaste gamme d’émotions, et évolue au fil des ans. Ce thème propose de mieux comprendre les étapes essentielles du développement émotionnel, ses impacts et les facteurs qui influencent les aptitudes émotionnelles.


Film « Le cercle des petits philosophes »

en partenariat avec la fondation « Sève »

À quoi ça sert de vivre ? Pourquoi on meurt ? Est-ce que c’est dur d’être amoureux ?
Le philosophe Frédéric Lenoir se rend dans deux écoles pour méditer et philosopher avec des enfants de 7 à 10 ans.

Associer l’apprentissage de la méditation et de la philosophie dès l’école primaire et dès le plus jeune âge : c’est l’aventure extraordinaire mise en œuvre par Frédéric Lenoir. Bien plus qu’un apprentissage des concepts, les enfants apprennent surtout les règles du débat d’idées et à développer une pensée personnelle. Avec la méditation, ils apprennent à se concentrer et à être attentifs pour développer une réceptivité sensorielle. Le lien entre le philosophe et les enfants est toujours drôle, attachant, touchant.

Un reportage très sensible, riche en séquences aussi drôles qu’émouvantes, qui permet de découvrir à quel point nos enfants font parfois preuve d’une grande sagesse. Réalisé avec brio, ce document démontre l’utilité de ces ateliers qui apprennent – dès le plus jeune âge – à réfléchir, s’exprimer et à savoir profiter de l’instant.

Atelier de massage parents-enfants

Le massage parent/enfant est un merveilleux moyen de renforcer la relation parent-enfant et de passer un moment agréable. C’est un outil de communication facile, rapide et efficace, qui se pratique habillé et sous la forme de massage assis, dont les mouvements doux sont effectués sur le dos, les épaules, les bras et la tête. L’enfant masse le parent puis le parent masse l’enfant ou vice-versa.


L’action « Porteurs de paroles »

Il s’agit de recueillir la parole des habitants dans l’espace public. Une question leur est posée : « le respect pour vous, c’est quoi ? »

Voilà quelques exemples de paroles recueillies :

  • « Le respect c’est vivre avec les idées de chacun. Savoir communiquer »
  • « Le respect c’est avant tout l’écoute des autres »
  • « Le respect c’est accepter les personnes dans leur intégralité (sans juger) »
  • « Le respect c’est la tolérance, la bienveillance, le sourire. »
  • « ça commence par soi-même. Je ne fais pas aux autres, ce que je ne veux pas que l’on me fasse à moi »
  • « Le RESPECT est une valeur essentielle de la vie en société. Le respect des hommes, de la Nature ? de soi-même aussi. C’est accepter, ne pas juger, ne pas faire de mal, même si on ne comprend pas ou qu’on ne pense pas pareil. »
  • « Le respect et la dignité envers sois même et envers les autres c’est très important pour vivre plus pleinement sa vie, respecter les conditions de vie, et les convictions de la personne. Ça permet de se libérer et de pouvoir avancer sur la route de la vérité et de l’espoir car la vie est un chemin sans fin »
  • « Le respect c’est de ne pas vouloir avoir toujours raison et imposer son avis sur un sujet. Voir les autres au même niveau ; on ,’est pas plus que les autres se mettre et rester en harmonie tant qu’on peut avec soi et les autres. Garder une bonne attitude avec tous, quelle que soit la personne en face de soi. »
  • « Prendre le temps de partager, « marcher dans les chaussures » de l’autre un moment, s’intéresser, offrir sa présence sans attente… accepter »
  • « Le RESPECT, c’est le regard bienveillant que l’on porte sur autrui, c’est traiter chaque personne dignement, c’est rechercher le meilleur pour chacun … »

L’exposition « Graines d’humanité » en collaboration avec Sébastien Murat

Parce que partager les valeurs du « Vivre ensemble » et de tolérance est essentiel, l’exposition photo, créée par Sébastien Murat sur commande de Decazeville Communauté, est vouée à faire entrer en résonance le projet « Graines d’humanité » et notre territoire.

Après un travail de repérage de lieux bien connus ou oubliés, Sébastien Murat a souhaité donner une force, une nouvelle vision embellie de ces lieux que nous côtoyons tous.

A chaque cliché, à chaque paysage, sont associés quelques mots sur la bienveillance le bonheur, la solidarité ou le respect, parfois rédigés par les élèves du territoire, parfois au gré des rencontres avec les habitants. Cette quarantaine d’oeuvres invite tout un chacun à devenir lui-même un porteur de paroles, un artisan de la bienveillance. Cette manifestation naturelle de la bonté humaine, nous sommes tous capables de l’exprimer, y compris vis-à-vis de notre territoire qui a, lui aussi, beaucoup souffert des violences qui lui ont été faites !

Retrouvez l’itinéraire et tous les lieux où découvrir les panneaux « Graines d’Humanité » en cliquant ici.

Les œuvres en vente à l’Office de Tourisme et du Thermalisme
Suite aux nombreuses sollicitations d’élus et d’habitants, Decazeville Communauté et l’Office de Tourisme s’associent pour proposer les photographies de l’exposition à la vente sur support AluDibond, au format 40, 60 ou 80 cm, au prix respectif de 50, 70 et 90€.
Le catalogue et le bon de commande sont disponibles à l’Office de Tourisme et du Thermalisme, bureau de Decazeville et de Cransac. Les bénéfices réalisés lors de ces ventes seront reversées à l’organisation d’un nouveau projet social en direction des familles du territoire mené par le service de l’action sociale de Decazeville Communauté.


Une mise en réseau exceptionnelle de tous les acteurs

C’est grâce à l’implication d’une multitude d’acteurs et de publics que le projet « Graines d’Humanité » est né et s’est enrichi :

  • le Centre Social CAF
  • les 23 écoles et les 3 collèges du territoire
  • le lycée la Découverte de Decazeville
  • le réseau parentalité
  • le réseau de médiathèques
  • le Man (Mouvement pour une alternative non violente)
  • l’Ifman (Institut de Formation et de recherche du Mouvement pour une Alternative Non Violente)
  • la maison de la petite enfance
  • les 6 associations du Dispositif de réussite éducative
  • la maison de santé de Decazeville
  • la Protection Maternelle et Infantile (PLI)
  • le REAAP, dispositif réunissant la MSA, la DDCSPP, la CAF Aveyron
  • le TUB
  • Decazeville Communauté
  • quelques habitants du territoire

Un grand merci à eux !

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